Etoile Sauvage (à finir)

Un long hurlement de tristesse résonne dans le camp endormi. Une louve, attendant des petits, pleure en silence à côté d’un corps inerte. Elle regarde, le cœur lourd, une dernière fois son compagnon mort. La fourrure grise sombre du grand mâle, tué par trois renards particulièrement rebelles, est illuminée, comme celle de sa compagne endeuillée par la lumière du clair de lune. On distingue très facilement les rayures blanches qui zèbrent son museau et le bout de sa queue.
Puis elle laisse un groupe d’anciens s’emparer du corps pour aller l’enterrer. Elle regagne la pouponnière et s’effondre sur un tapis de mousse. Les autres reines la regardent avec inquiétude. Elles savent que la mise à bas de leur amie sera bientôt là, et la mort de celui qu’elle aimait est un dur coup à accuser pour elle, au risque de l’affaiblir.

La louve argentée au museau zébré de blanc regarde avec affection ses trois petits, déjà âgés d’une demi-lune, ramper sur le sol moelleux de la pouponnière, tentant de se mettre debout sur leurs pattes frêles. Un petit mâle gris, le plus grand et qui semble être le portrait craché de son père – mais avec les rayures de sa mère – se hisse sur ses quatre membres et fait quelques pas. Sa mère sourit et aide du museau une petite femelle d’un gris presque blanc à réussir le même exploit que son frère. La petite louve pousse un petit cri excité lorsqu’elle fit à son tour ses premiers pas. Mais le dernier, même avec toute l’aide nécessaire, n’y parvient pas et retombe au sol.

Trois petits louveteaux jouent à la bagarre dans le camp. A présent âgé de lunes, on peu différencier leur caractère. La plus grand plaque son frère, le plus petit au sol et l’envoie bouler d’un puissant coup de patte. Il fait de même ave sa sœur, mais celle-ci se relève en riant et se jette sur, lui ; mais à l’évidence elle ne fait pas le poids. Puis le louveteau gris sombre – et le plus fort au combat – se lève se dirige vers la pile de gibier. Les deux autres le suivent et choisissent aussi une proie. Leur frère, qui a pris un gros lapin, les tient à distance de son repas à coup de patte.

Deux jeunes loups, qui deviendront apprentis dans quelques aubes, pleurent avec leur mère devant le corps mort de leu frère. Une épidémie de mal vert a ravagé la Meute, le mâle gris foncé, Nuage Sauvage, y a survécu ainsi que sa sœur, mais leur frère, le plus fragile de la portée, y a laissé la vie.

Les apprentis jouent devant leur tanière. Nuage Sauvage les bats presque tous au combat, sauf celui qui deviendra guerrier dans quelques aubes. Par contre, en chasse, il largué. Le jeune mâle gris sombre a tout d’un chef, il sait soumettre les autres et bien parler, mais il sait agir en équipe.

- Nuage Sauvage, promet tu de respecter les code du guerrier et défendre ta Meute au péril de ta vie ?
- Oui, répond l’apprenti.
- Alors, par les pouvoirs qui me sont conférés par la Meute des Astres du Passés, je te nomme Cœur Sauvage.
Le jeune loup alla rejoindre sa sœur parmi les guerriers.

- C’est Cœur Sauvage qui me succédera désormais.
Le loup gris en resta bouche bée. Lui ? Lieutenant ? D’accord, il avait eu un apprenti, mais il n’était guerrier que depuis 10 lunes ! Certains étaient beaucoup plus expérimentés que lui !

Etoile Sauvage quitta la Grotte la Vie en compagnie de son guérisseur, exténué. Il ne pensait pas que recevoir neuf vies était fatiguant. Il se souvenait encore de l’expression de fierté qu’il avait vu dans les yeux de sa mère et de son frère, qui lui avaient donné tout les deux une vie. Il rentra au camp, et se glissa dans sa tanière. L’odeur de son ancien chef, Etoile Sombre, y persistait et une bouffée de chagrin monta en Etoile Sauvage. Lui qui avait toujours voulu être chef, il avait ce qu’il voulait, mais il ne pensait pas que ça faisait cet effet là. Il se rassura en pensant : Quoi qu’il arrive, je défendrait ma meut au péril de ma vie et ferait tout pour la préserver. Il fallait bien que ce moment-là arrive un jour.